lecornetabouquins

Vide-greniers

 

 Lecornetabouquins, chroniqueur impécunieux, ne dispose pas des ressources financières lui permettant d'acquérir tous les livres dont il souhaiterait entretenir ses lecteurs.  Comme les éditeurs ne l'honorent pas d'un service de presse, il lui est difficile de coller à l'actualité éditoriale régionale. Et c'est bien dommage, car des établissements Fanlac, Pilote 24, La Lauze, P.L.B et autre Le Roc de Bourzac, sortent, bon an mal an, des dizaines de petites perles dont la lecture ne peut être que vivement… déconseillée au chaland qui pousse innocemment la porte d'une librairie.

Heureusement il lui reste les vide-greniers dont les caisses à pouilleries regorgent, quelques mois après leur achat, de titres vendus au dixième de leur prix initial. Ce qui, à l'aune de leur qualité, est largement bien payé la plupart du temps.

Aujourd'hui, ce 8 juillet 2007, à la brocante de Saint Pancrace, village trop léché du val de Dronne n'ayant plus de périgourdin que sa situation géographique, un exemplaire, encore assez frais (pour n'avoir pas été lu?) de l'ouvrage de Michel Testut, « Des plaisirs et des jours en Périgord » (14,94 €) paru chez Fanlac en 1999, est tombé, contre un euro, dans son escarcelle.

Les 157 pages du bouquin se lisent très vite. Et pour cause ! Ici c'est le conventionnel douceâtre et sans relief du propos qui fait glisser à grande vitesse le lecteur sur la pente savonneuse d'une poésie flagorneuse de publicitaire. Ce fut autrefois le métier de l'auteur dont le titre de gloire est d'avoir inventé le désopilant slogan « Pays de l'homme »  chargé de promouvoir le département de la Dordogne. Par moments, gavé par le défilement des images d'Épinal, on ne peut s'empêcher de se rappeler les emphatiques définitions du Périgourdin vu par l'immortel Émile Salomon Wilhelm Herzog, plus connu sous son nom de plume d'André Maurois, qui fit, un temps, du château d'Eyssendiéras, près d'Excideuil, son fastueux cabinet d'écriture.

 Les vieux poètes arrivés qui ont la bourse pleine et affichent un complet contentement de soi n'ont jamais enfoncé leurs poings dans leurs poches trouées… ou bien alors ils n'en ont pas conservé le souvenir ! Cette forme pathogène d'Alzheimer, affecte la qualité de leurs travaux littéraires.

Pour tout juste 8 €, sur les vide-greniers de Mareuil puis de Villetoureix (2 autres rendez-vous des chineurs en ce second week-end du mois),  23 livraisons du « Journal de Périgord, très beau magazine », Sud-Ouest dixit, de Pascal Serre, ont changé de mains. Ces différents numéros, vieux pour certains de13 ans seront bientôt des collectors car la liquidation de Médiapress, la société éditrice, semble inévitable !

Tous sont, à leur corps défendant, aussi cocasses qu'un bon vieux Charlie-Hebdo ! On peut passer d'excellents moments à se divertir de l'image donnée du Périgord par des rédacteurs dont beaucoup participent de l'establishment.

Certaines des pages du magazine qui suent la complaisance à l'égard des élus de gauche et de droite comme des détenteurs du pouvoir financier, économique et culturel local évoquent d'antiques publications des sixties et des seventies : Salut les copains et Mademoiselle âge tendre. Vous croyez que Lecornetabouquins galéje, allez plutôt voir les inénarrables hagiographies de maires judicieusement mis en lumière qu'elles renferment !

D'autres font, involontairement sans doute, dans le second, voire le troisième degré !

Exemple cet article de Pascal Serre soi-même titré « Les femmes en politique, Liaisons dangereuses » (n° 112 Mai 2004 p 8)

On cite : « La place des femmes est à l'image de Germaine Rouer, pensionnaire de la Comédie française qui devint en 1934 la compagne d'Yvon Delbos (1)  et son mari  (sic) en 1950 »  Étonnant, non ? Germaine, précurseur(e) de la Gay pride ?

Ch.C le 8 juillet 2007

(1) Yvon Delbos, ministre rad'soc de la IVème république, né natif de Thonac (24) 



03/09/2007
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