Un pédagogue Périgourdin oublié
Un pédagogue Périgourdin oublié
Contemporain de G. Bruno, l'enseignant Bergeracois Jean Sérien a laissé une œuvre importante que l'on redécouvre depuis peu. François Guichard, spécialiste Sarladais des « Hussards noirs de la République » la présentera, mercredi 22 Février aux adhérents de la Société Historique et Archéologique du Périgord.
L'aggravation de l'échec scolaire imputable à une trop faible maîtrise des savoirs fondamentaux - lecture, écriture, calcul – a récemment ravivé les tensions entre pédagogues. Marginalisés, voire frappés d'ostracisme durant les dernières décennies par une hiérarchie ne jurant que par la méthode dite globale, les enseignants du primaire partisans du retour aux techniques anciennes d'apprentissage semblent depuis peu bénéficier, tout au moins auprès de l'opinion publique, d'une véritable cote d'amour ! L'adhésion populaire à leur stratégie pédagogique n'est pas sans évoquer l'enthousiasme qu'avait suscité au début de la troisième République la publication chez l'éditeur Belin du fameux ouvrage « Le tour de France par deux enfants ». Sous le pseudonyme de G.Bruno Augustine Tuillerie, l'épouse du philosophe Alfred Fouillée, avait donné un manuel d'éducation totale (morale, civique, géographique, historique, artistique, naturaliste…et d'éveil à la civilisation industrielle)) dont le retentissement dépassa sans doute tous ses espoirs : de 1877 à nos jours son tirage a franchi la barre des 9 000 000 d'exemplaires.
Disparue en 1923, Augustine Tuillerie, dont l'œuvre ne se limita pas au seul Tour de France, a inspiré quantité d'émules : l'un d'eux , le moins connu certainement mais non le pire, fut l'instituteur Bergeracois Jean Sérien. Né, à la fin du XIXe dans une modeste famille de viticulteurs, cet enseignant failli perdre la vie sur le Chemin des Dames où il s'illustra par son courage au feu et sa solidarité envers trois de ses camarades poilus blessés par la mitraille qu'il ramena, au péril de sa vie, vers les tranchées protectrices. Revenu à la paix civile Jean Sérien reprit des études sacrifiées au devoir patriotique et 3 ans après la fin de l'effroyable conflit c'est un jeune enseignant vibrant de transmettre son savoir qui sortit de l'École Normale de Périgueux. Travailleur acharné il forma quantité de beaux esprits dans cette vallée de la Dordogne où il avait vu le jour et qu'il refusa de quitter en dépit des promotions qui lui furent à maintes reprises proposées. Pierre Detouches, cadre retraité de la Direction Générale du Trésor Public, se souvient de son maître « C'était un homme d'une grande bonté, d'une patience infini, qui sacrifiait tout à la réussite de ses élèves. A Lalinde tout le monde l'a regretté lorsqu'il fut nommé à Bergerac ; certains même firent pression sur l'Inspection Académique pour qu'elle diffère la mutation de cet enseignant hors-pair. Certainement je n'aurais pas eu le parcours professionnel qui a été le mien si il ne m'avait pas insufflé le goût de l'étude.» Le secret des succès et du charisme de l'instituteur tient sans doute en un seul mot : la vocation ! Une exigence éducative sans faille qui l'amena, au fil des ans, et au fur et à mesure que son expérience s'enrichissait, à coucher sur le papier ses analyses ses réflexions et ses interrogations. Plus de 30 cahiers, soigneusement recouverts d'un fort papier bleu, jauni par le temps, sur les pages desquels s'expriment, au gré d'une écriture fine, sans rature ni repentir, sa pensée et ses engagements. Un travail de titan destiné à l'édition comme le prouve des échanges répétés de courriers avec la Maison Hachette. Le décès prématuré de l'instituteur, à la veille du Front Populaire, dont il prépara dans l'ombre l'avènement, ne permettra pas de concrétiser un projet éditorial promis à un bel avenir. Sous le titre générique « Expliquée aux enfants » Jean Sérien se proposait, dans une collection de livres diversifiés, de révéler à ses jeunes lecteurs les mystères de toutes les disciplines. L'illustration de ces ouvrages devaient bénéficier de la collaboration d'une « pointure » de la caricature ; celle de son compatriote Georges Goursat qui, sous le nom de guerre de Sem, était alors au faîte de sa gloire ! Fauché trop jeune par une douloureuse maladie Jean Sérien avait de chaleureux admirateurs et de non moins ferventes admiratrices : Marie-Évangéline Sérien, sa nièce, recueillit précieusement ses écrits et en fit don, peu de temps avant sa propre disparition, aux Archives Départementales de la Dordogne où l'historien de la scolarité Républicaine, François Guichard devait les dénicher. Lui même enseignant, l'auteur du best-seller « l'instruction laïque en pays croquant » paru chez Julliard en 1999, s'est attaché à étudier d'un triple point de vue pédagogique, sociétal et politique l'apport de son prédécesseur. Une véritable enquête dont les conclusions vont être exposées, le mercredi 22 février à 15 heures, au siège de la S.H.A.P au cours d'une assemblée extraordinaire présidée par l'inamovible Pierre Pommarède sûrement le meilleur connaisseur des luttes fratricides ayant opposé laïcards et calotins dans la région au début du siècle précédent.
La mesure et l'ouverture d'esprit de l'ancien aumônier du 5e Chasseur devraient se porter garantes de la sérénité des débats !
quelque mois avant sa tragique disparition Jean Sérien écrivit à la manière de G.Bruno ce court chapitre destiné à figurer dans « La géographie… Expliquée aux enfants ». On y retrouve, avec toute la grâce d'une expression familière, le désir sous-jacent d'éveiller les plus jeunes aux réalités physiques et morales de l'existence. En avant première, ce document, inédit, est porté à la connaissance de nos lecteurs. Ils y découvriront la manière toute personnelle qu'utilise l'auteur pour faire intimement découvrir la France, ses cités grandes et petites et leurs mille et un attraits !
De la Normandie au Quercy : les tribulations d'un enseignant
Trop d'avanies et de déconvenues auraient pu le rendre amère Michel (il se prénommait Michel comme sa mère, qui était du Nord où elle avait rencontré son père de Houilles venu dans la région extraire du charbon ). Cependant ce discret professeur de géographie de Carentan avait su garder, à l'approche de la cinquantaine, son âme d'enfant empreinte de naïve fraîcheur. A l'age où d'autres tirent définitivement un trait sur leur vie amoureuse il faillit commettre des bêtises pour une fille de Cambrai qu'il avait connue, pendant ses vacances, à l'occasion d'un voyage organisé aux chutes du Rhin. La belle créature, plutôt Gironde, sentait bon l'eau de Cologne. Elle était experte dans l'art de la séduction ; A Deux-jumeaux comme à Feysses sur mer on avait Loué ses opulents appâts. Il y succomba et l'aimable personne moquant son visage congestionné et ses yeux exorbités le taquina « Arrêtez de lorgner mon Saint-Michel ! » Trop tard son adorateur s'était mis Martel en tête et ça se voyait comme Douarnenez au milieu de la figure. Assurée de son emprise elle résolut de lui Joué les Tours les plus pendables ! A Meaux couverts elle lui fit comprendre qu'il était temps de jeter son froc aux Orchies et d'envoyer balancer par dessus les Moulins toute retenue. Quand le malheureux enseignant dont elle était devenue la Rennes fut totalement emprisonné dans ses Retz elle lui proposa de se mettre en ménage à Troyes. « Il n'y aura pas de ménage à Troyes ou à quatre sans coup » lui déclara-t-il tout de go en abandonnant la tentatrice ; Sa fuite éperdue l'amena, rapidement, à Nantes qui lui était alors inconnue et où il n'était jamais venu. Franchissant la Loire il fut interpellé par un certain Dupont, d'Avignon, qui, le croyant autochtone, s'enquit auprès de lui d'un Havre sûr pour y passer la nuit car, l'avant-veille, à Tonnerre il avait essuyé un orage carabiné ! « Remontez sur Elbeuf lui répondit-il, vous y dormirez dans de beaux draps. » D'avoir tant marché Michel, quant à lui, avait les pieds endoloris : contraint de faire une Poses il s'allongea sur une Pierrelongue . Comme l'argot lui était familier il s'esclaffa « J'ai les nougats en compote autant renoncer à prendre la route de Montélimar » Il lui paru plus judicieux de se diriger sur Angoulême où il ferait l'emplette d'une paire de confortables charentaises avant de gagner La Rochelle dont les filles, disait la chanson, étaient fort entreprenantes. Sagement, comme la ville n'était pas sur son itinéraire, il s'abstint de faire un saut à Sceaux. Il ne commis pas davantage la sottise d' un détour par Tours. Trois jours plus tard La Rochelle lui apparut dans l'embrasement du soleil couchant. Sur le port, le curé de Camaret arrivé là quelques heures auparavant, s'entretenait déjà avec de jeunes adolescentes dont les chevelures ondoyaient sous les caresses d'une brise marine qui soulevait à intervalles réguliers sa soutane de prêtre. A la faveur d'une bourrasque soudaine le professeur de géographie constata que l'homme de dieu, Sens enflammés, avait négligé de se rendre à Castres ; Il était évident à voir La Flèche érigée du bonhomme que celui-ci était tout à fait Apt à Ceret de prés les demoiselles. Louhans le seigneur, son serviteur breton, orant extatique, interrogea d'une voix mâle les tendres jouvencelles « et celle-là Tulle la vue celle là ? » Tapi derrière une bite d'amarrage Michel horrifié ferma les yeux. Tournon nous décidèrent les juvéniles hétaïres ; las, Douai d'une vigueur insoupçonnée, le curé de Camaret qui avait Foix en sa virile vigueur et pensait être assuré de l'absence de tout Thiers qui aurait pu relater son inconduite s'introduisit dans la première d'entre elles. « Vire toi de là » espèce d'andouille fit celle-ci d'une voie pénétrée… « Quel manque de Pau je suis certaine que t'as oublié ton Condom ! » « Ne Nyons pas la jouissance que nous prenons ensemble ma blanche Colombes » répliqua l'officiant en lâchant, en Segré, les Vannes… et Riom de Thann de Plaisir ! »
Ce disant le curé aperçut Michel en tournant la tête et ajouta à l'adresse de l'involontaire voyeur : « Quand bien même l'aurais-je en Berne je ne résisterais pas à me le faire et sans Trèves et je lui intimerais « puisque t'es gay Redon ! »
Michel, effrayé par cette apostrophe, reprit ses Jambles à son Coux s'engagea sur la route de Montcuq. Le soir venu il fit Etaples à Brive : Ville de garnison la cité gaillarde abritait toute une faune interlope de prostituées et de souteneurs aussi l'honnête professeur que ses Moyen limités avait contraint au choix d'un hôtel borgne fut-il accosté par une professionnelle bien en chair qui l'incita à la rejoindre Verrières le buisson. Egrillard un mac à rouflaquettes lui glissa à l'oreille « c'est Trebons sur la grasse » . Marchais conclu Michel dut reconnaître le Talant de sa partenaire dans laquelle il s'enfouit comme dans une Conches. Après autant d'ébats, comme il se sentait un peu Salles les deux amants s'en furent au Puits avec un Broc pour y prélever des Eaux-Bonnes afin de se laver le Saix . Aucun des deux n'aurait souhaité payer ces instants de Plaisir d'un séjour à Lhopital . Après une bonne Nuits le quinquagénaire se sentit Frais et dispos et sans plus attendre reprit la route de Montcuq. Pour raccourcir le trajet il emprunta un chemin de traverse qui l'amena au pied d'une Falaise contre laquelle se blottissait une Chapelle Royale. C'était un Lieusaint dont le desservant relégué depuis longtemps dans ce véritable désert passait ses journées à boire du vin de Metz et de bien d'autres provenances comme Michel, invité à trinquer, ne tarda pas à s'en rendre compte. Le produit des Vignes , en Bouteilles ou en tonneaux était présent en Abondance. A l'approche du crépuscule les deux compères, complètement gris, avaient englouti des Bordeaux, des Monbazillac, des Nuits St Georges, des Bergerac, des Cahors, des Saumur, des Chablis, des Saint-émilion , des Fronsac, des Loupiac, des Chinon , des Pomard, des Banyuls et des Jurançon. D'avoir trop levé le Coudes ils ne purent regagner leurs Couches et c'est à même le sol qu'ils s'allongèrent pour sombrer immédiatement dans un profond sommeil. Assez vite, cependant, le contact d'une main cherchant à se faufiler dans son pantalon réveilla Michel en sursaut : le Chapelain profitant de l'ivresse de son invité tentait de lui prodiguer des caresses obscènes. Saisi d'une Angoisse sans nom l'abusé se saisit à tâtons d'une bouteille de Pomerol qu'il abattit sur le crâne de l'ignoble individu. Le Chocques fut d'une violence extrême et le serviteur de Dieu s' en alla incontinent rejoindre son maître au plus haut des Cieux ! Seigneur je l'ai proprement occis s'affligea l'assassin : il faut que je fasse disparaître son Corps-nuds ! Il chargea sur ses épaules le sodomite et le précipita dans une Clairfontaine toute proche. Comme ça il sera il sera sous l'eau lui qui l'était tant ! Pas Comps il escalada ensuite le grand roc qui dominait l'ermitage. En passant par le plateau il brouillerait les pistes et distancerait sans peine d'éventuels poursuivants. Las ! parvenu à ses Feins le remord le ne lui ménagea pas un seul instant de paix et l'horreur que lui inspirait la violence d'un Geste venu du fond des âges fouaillait son Saint Esprit ! Lavit pour lui ne serait dorénavant que tourments : il avait mangé son Painblanc en premier. Éternellement il aurait pour Compeyre son crime et Sète perspective lui sembla insupportable. Il résolut d'en finir. Un gouffre Bayet devant lui ; il s'y précipita : Aubas de l'à-pic son enveloppe charnelle fut mise en pièces par des Roches pointues . C'est pas qu'il fut Douillet Le Joly mais, malgré tout, il souffrit de faire de la Penne à ceux qui restent tant il est vrai que si le temps Passavant les saouls à venir restent !
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 13 autres membres