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Promenades spirituelles en Périgord

 

Pas de confusion possible !

 

Malgré son titre Ségolènien le dernier livre de Sœur Suzanne Boireau-Tartarat « Promenades spirituelles en Périgord » n'est pas un ouvrage humoristique. Sans doute même est-il moins que divertissant mais pour en juger avec toute la sérénité voulue il faudra attendre sa sortie en librairie prévue pour le 4 de ce mois. Brûlant sans doute d'annoncer la bonne nouvelle l'auteur, entouré d'un aréopage de personnalités locales de premier plan, dont le maire de Périgueux, s'est paraît-il, à l'occasion d'une présentation anticipée, laissé aller à quelques confidences sur un travail qui lui vaudra peut-être, si ce n'est une bonne place au paradis tout au moins un strapontin auprès du Dieu le Père de son choix. Pour l'heure son saint patron (1), qui a les traits de Xavier Darcos, doit apprécier une œuvre écrite « avec amour et esprit de culture » comme l'assure notre confrère Alain Bernard lequel l'a certainement lue de bout en bout pour en parler si savamment (2).

Renouvelant une opération de recyclage d'anciens reportages publiés ici et là  et qui lui avait été si profitable lors la conception de ses Chemins de table en Périgord sorti des presses de La Lauze en 2002, Suzanne s'est donc mise en quête, spirituelle bien sûr, d'une nouvelle thématique susceptible de lui permettre de reformater de vieilles chroniques et, dans la foulée, de séduire un nouvel éditeur. En ce début de XXIème siècle où, au nom de croyances libératrices on s'étripe à qui mieux mieux sur toute la planète, Suzanne a donc opté pour la spiritualité. C'est Albin-Michel, parmi toutes les maisons du pays, qui a succombé aux charmes (de la proposition… et de  l'écriture stylée) de la tentatrice. Résultat : un petit guide fourre-tout lancé à 19 € mais que dès l'été venu on retrouvera à meilleur prix, lors des traditionnels vide-greniers de la belle saison,  sur les étals des exposants vendeurs de tout et surtout de n'importe quoi.

Bien entendu il y a un chapitre Lascaux, incontournable. On croit savoir que les églises romanes du département ne sont pas oubliées, il manquerait plus que ça ! On y voit, aux dires d'Alain Bernard, défiler « les francs-maçons, la trappe d'Echourgnac, les juifs alsaciens réfugiés, les bouddhistes à Saint-Léon ou Cubjac, les orthodoxes de Monestier, le zen à La Coquille, les rénovateurs de Chancelade ou les nouveaux anglicans… » un échantillonnage  de mouvements divers et variés qui ne seraient pas dans le collimateur de la moindre commission parlementaire chargée d'enquêter sur les groupes sectaires.

            Pour égayer l'ensemble l'écrivaine aurait aussi fait appel au ban et à l'arrière ban des comiques troupiers qui ont régalé de leurs frasques la presse locale des débuts de la IIIème république « Eugène Le Roy, Léon Bloy, le spirite Fernand Desmoulin, Noé Chabot le curé-bistrot… »

            Ce patchwork  bigarré s'adresse surtout à un public extérieur à la Dordogne : le lecteur périgourdin en sait suffisamment et depuis bien longtemps déjà sur toutes ces nobles figures, ces congrégations ensoutanées et ces sites et monuments pervertis par le tourisme de masse!

 

Ch.C le 1/4/2007

 

(1)Suzanne B-T est en quelque sorte le rédac'chef du canard municipal de l'ancien ministre raffarinien délégué  à l'enseignement scolaire puis à la coopération et à la francophonie et actuel ambassadeur de France auprès de l'OCDE.

(2) le journaliste de Sud-Ouest a au moins pris connaissance d'une certaine page de remerciements adressés par l'auteur à tous ceux qui l'ont aidé dans sa tâche et où il a cru discerner quelques oublis. Son propre nom peut-être en est absent.

 

           


23/08/2007
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