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Lascaux : les dangers du clonage

Lascaux : les dangers du clonage

Vendredi 25 juillet Mme Christine Albanel la ministre de la culture s’est « rendue au chevet de Lascaux » (1) en compagnie de journalistes accrédités (2). Une visite surréaliste de la moribonde « Chapelle Sixtine de la préhistoire »  qui aurait pu fournir à Coluche la trame d’un sketch désopilant !

À toute chose malheur est bon ; l’inexorable altération des fresques magdaléniennes de la grotte de Lascaux aura permis à Christine Albanel  de s’extasier devant les vestiges de « peintures crachées » (sic) dont elle aura loué la « modernité ». Pour ce qui est de la sauvegarde de ce patrimoine mondial, aujourd’hui en péril, la patronne du N°3 de la rue de Valois n’aura su que besogneusement répéter les avis (autorisés certainement) de quelques apparatchiks qui incriminent « un système de climatisation »  défaillant !

Selon toute vraisemblance on s’achemine donc vers le remplacement à grands frais d’une machinerie coûteuse dont l’installation en 2000 aurait été néfaste à la cavité…

Pas la moindre allusion, dans ce discours convenu et formaté à Lascaux II. Il ne fait aucun doute pourtant que le décalcomaniaque clone du sanctuaire paléolithique est la cause première des bouleversements bio-climatiques qui affectent des fresques inouïes promises à la disparition en ce début de  3ème millénaire.

Implanté à tout juste 200 m de distance du site original, accueillant près de 300 000 visiteurs par an, Lascaux II génère, du fait même de sa fréquentation, des pollutions et des nuisances qui obèrent la survie de ce chef d’œuvre de l’humanité. La colline de Lascaux, comme tous les massifs calcaires, est, selon les géologues, « perméable en grand ». Fissures, joints de stratification et diaclases assurent la migration en profondeur de toutes les souillures affectant le milieu ; Comment le site pourrait-il échapper à ce phénomène général alors que d’infimes lits de marne intercalés ne parviennent pas à contenir les petites circulations karstiques alimentées par les précipitations saisonnières et la condensation de courants d’air réversibles, tantôt chauds tantôt froids, sur des parois souterraines dont la température moyenne demeure stable tout au long de l’année ?

Devant l’imminence d’une disparition pure et simple du décor pariétal de Lascaux beaucoup attendaient de la ministre une décision radicale : la fermeture de son duplicata touristique. L’espoir aura été déçu une fois de plus. Le staff du comité scientifique en charge de la protection de la grotte voit, malgré son incapacité manifeste à résoudre les problèmes,   son mandat prolongé… il est urgent d’attendre ! Au mieux on fera un colloque international en 2009.

D’ici là les fameuses « taches noires » qui rongent les fresques auront proliféré, des responsables se seront doucement acheminés vers la retraite… et Christine Albanel, en charge d’autres passionnantes missions, divertira d’autres publics !

Ch.C.  À Lascaux 1940 – 2009 !

 

(1)   savoureux commentaire d’un de nos confrères de FR3 Périgord(s) sic

(2)   AFP et TF1 2  officines qui n’ont rien a refuser au pouvoir !

 

 

 

 



27/07/2008
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