« La belle coutelière ».
Érotisme interruptus
En 1905, Eugène Le Roy publiait, dans les colonnes du journal Le Temps, « La belle coutelière ».
Cette nouvelle, une Harlequinade dirait-on aujourd'hui, devait, un an plus tard, paraître, avec trois autres petits récits chez l'éditeur Fasquelle, sous le titre générique « Au pays des pierres »
Pour anodine qu'elle soit cette « belle coutelière » écrite en 1902, n'en était pas moins un des textes préférés de l'auteur de « Jacquou le croquant ». C'est ainsi qu'il en avait, en décembre 1903, vivement conseillé la lecture à son ami et protecteur, le sénateur Alcide Dusolier parfait archétype du politicard rad'soc franc'mac périgourdin.
« Si vous connaissiez ma Belle coutelière, vous en deviendriez amoureux »
Ah si vous connaissiez ma poule vous en perdriez la boule !
À cette époque là, Eugène Le Roy et Alcide Dusolier portent avec peine leurs 67 printemps et ces ardents républicains, admirables vieillards libidineux, apprécient ces bluettes mâtinées d'érotisme, interruptus par la force des choses.
L'héroïne de la nouvelle du barbu raciste et antisémite de Montignac (1) vit une « belle et triste histoire d'amour » dans une Domme d'opérette qui a pour nom « Montglat ».
Nul doute qu'Eugène avait pensé à un autre toponyme de fiction… et pourquoi pas « Montdard », voire « Montgland »? Tout est possible pour ce fieffé coquin qui regrette, alors, le temps où il plongeait à poil dans les rivières de Dordogne.
Les éditions Fanlac, qui se sont fait souffler l'horrible pensum de Le Roy « Etudes critiques sur le christianisme », pamphlet anticlérical de 1086 pages manuscrites récemment publié par La Lauze, espèrent se refaire la cerise avec « La Belle coutelière ». La maison d'édition emblématique du Périgord, en partenariat avec la Bibliothèque municipale de Périgueux, conservatrice du manuscrit original, présente en effet, aujourd'hui 25 septembre à 18 heures, le texte, augmenté d'une préface de Joëlle Chevé et accompagné d'une analyse de l'œuvre par Jean-Louis Glénisson.
On ne sait pour l'heure si cette version est celle qu'avaient, par pudibonderie, émasculée le Temps puis Fasquelle ou si elle respecte le premier « jet » timidement sensuel de l'auteur ? Le site Fanlac ne donne, pour l'instant, aucune précision à ce sujet. Tout juste sait-on que le livre, vendu 24€ et tiré à 1000 exemplaires numérotés, serait un bel objet dont les cahiers de papier jaune reliés sous couverture de carton épais rappellent le dossier qui renferme les précieux feuillets.
Ch.C le 25/9/2007 16h.30
(1) voir nos articles titrés –Cher Eugène(Le Roy) – Dr Eugène et Mr Le Roy – Eugène, Bernard et Xavier : ménage à trois -
Aujourd'hui, 2 octobre, http://www.fanlac.com/nouveaut.htm communique, enfin, au sujet de sa « Belle Coutelière » D'après l'éditeur « Ce livre présente le manuscrit autographe signé et daté, d'une extrême rareté : La Belle Coutelière est la seule œuvre dont on connaisse le cheminement du manuscrit à l'édition définitive. C'est ainsi que l'on découvre les intentions initiales de l'auteur, ses repentirs, ainsi que de nombreux passages édulcorés dans les versions imprimées. »
Si tel est bien le cas ça devrait en faire des pages… plus sans doute que les 152 annoncées. Quoi qu'il en soit de l'état final du manuscrit de l'escroquant auteur colonialiste et raciste de Montignac on peut légitimement s'interroger sur l' « extrême rareté » de celui-ci. Rare ne signifie pas unique mais simplement peu commun, peu fréquent, qu'on ne voit pas souvent !
Est-ce à dire qu'il en existerait de pénultièmes voire d' antépénultièmes moutures dont on pourrait, prochainement, nous infliger la publication, fautes d'orthographe, de syntaxe et maladresses littéraires comprises ?
Notre attente est fébrile !
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