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Grandes gueules

Grandes gueules : « La presse se fait propre, marquetée et moquetté, formatée et ouatée, plus fidèle à la loi du marché qu'à l'expression des idées »  Titré Grandes gueules ce portrait sans complaisance que brosse des médias notre confrère Pascal Serre, dans son dernier édito du Journal du Périgord va comme un gant au mensuel qu'il dirige. Cela n'empêche pas le rédacteur en chef de cette publication sur papier glacé qui fait « de l'uniformité grise de la pensée », sa ligne éditoriale, d'évoquer, avec une feinte nostalgie, le temps bien révolu, où certaines plumes n'hésitaient pas à recourir au vitriol plus qu'à l'encre sympathique pour écrire leurs chroniques.

                        Cette pratique n'a pas cours dans les pages du magazine de prestige de la SARL Médiapress et ce renoncement à l'expression décapante serait dû, selon Pascal Serre, spécialiste des publi-reportages consacrés aux bonnes tables régionales, à « l'apathie des ventres rebondis et des esprits engourdis ». Le journaliste gastronomique qu'il est devenu par la force des choses, a su pourtant, malgré les risques d'une profession qui l'exposent à l'embonpoint, garder la silhouette svelte de sa jeunesse.

                        En d'autres temps, le pantagruélique amateur de bonne chère, Henri Béraud, malgré une corpulence qui lui a inspiré un de ses nombreux chefs d'œuvre, Le martyre de l'obèse, a conservé, lui, jusqu'à ses derniers jours tous ses talents de polémiste redoutable.

                        « Le journalisme est un métier où l'on passe la moitié de sa vie à parler de ce qu'on connaît pas et l'autre moitié à taire ce que l'on sait. » Henri Béraud.



16/12/2006
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