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Aubarbier… s'en prend aux     barbus !

         Dans les années 80 du précédent siècle, la presse fit mine de redécouvrir, à la faveur de biographies partisanes, la turbidité de l'itinéraire politique d'un ancien président de la République française. Nombreux furent alors ceux qui s'amusèrent de prétendues divulgations portant sur le passé collaborationniste puis colonialiste d'un certain François « Mitterrand la Francisque ». Connues de beaucoup, ses errances politiques opportunistes  lui attirèrent en 1968, à Charléty où il n'osa pas se montrer, les foudres des insurgés lors de sa tentative prématurée de récupération du mouvement populaire. 

            En cette fin août 2007 un(e) journaliste de Sud-Ouest, aguiche le lecteur avec un titre accrocheur qui nous en promet de belles en matière d'informations censément tenues jusqu'alors sous le boisseau. Qu'on en juge : « Islamistes et nazis, l'incroyable révélation ».  Il s'agit, par ce bandeau rien moins qu'attractif, d'assurer la promotion du dernier bouquin que Jean-Luc Aubarbier, libraire sarladais et homme de plume prolifique (plus de 15 ouvrages à son actif), consacre à quelques épisodes romanesques d'une guerre de l'ombre dont les relations mythiques ne cessent de ravir le lectorat périgourdin tout en faisant le bonheur des éditeurs locaux.

            La trame héroïco sentimentale, de son « Chemin de Jérusalem » ravira les amis de Joseph Sitruk comme les défenseurs de la liberté qui incidemment allaient, à l'issue du 2^ème conflit mondial faire couler des fleuves de sang en Afrique du nord (et en Extrême  Orient). « Jacques Legrand, aviateur de la France Libre, dont le père a été assassiné en Périgord par les islamistes inféodés aux Allemands, enquête sur ce meurtre. Joseph Birenbaum, rescapé d'Auschwitz et ancien espion à la solde des Anglais, lui révèle (un) monstrueux complot antisémite (et antidémocratique). Aidé par Rachel, la fille de Joseph, et par des amis musulmans qui refusent de voir leur foi souillée, il entreprend une lutte obscure qui va le conduire jusqu'aux confins de l'Algérie, du Liban et d'Israël. »

            Bon ! d'autres avant lui, comme Mathieu Golovinski, l'auteur des « protocoles des sages de Sion »  avaient laissé libre cours à leur imagination en matière de fiction…

 Pour Aubarbier l'évocation du retour des barbaresques islamistes dans les fourgons de la Wehrmacht en terre Franque 12 siècles après que Charles Martel eut mis fin à leurs incursions, est pain béni de rabbin ; elle autorise un amalgame bien propre à réjouir ceux qui asservissent depuis presque 60 ans la Palestine !

Pour les autres qui peinaient sous le joug du colonialisme hexagonal il n'y avait, en revanche, à s'allier avec les forces de l'axe, pas matière à fouetter un chat ! C'était  simplement de la réal politic. Une approche pragmatique adoptée également par des Finlandais qui ne nourrissaient pas précisément un amour débridé pour les troupes staliniennes souhaitant villégiaturer sur le sol de leur mère patrie.

« Jean-Luc Aubarbier habille l'histoire »  assure le (la) journaliste de Sud-Ouest… sans doute d'un gilet pare-balles ! Et il la dote également d'œillères qui réduisent son champ de vision!

Ch.C le 22 / 8 / 2007

« Le Chemin de Jérusalem », éditions du Pierregord (diffusion Rando) 20€.